vendredi 17 juillet 2009

Fujisan

Vous l'attendiez tous, le voici, le voilà, l'article sur le Mont Fuji, ou Fujisan.
N'ayant plus de place pour mettre des photos sous mon espace Picasa, je me suis tourné vers un nouveau site de stockage de photos en lignes, Joomeo. Diaporama disponible cette fois-ci en fin d'article.

Laissons là les détails techniques, et revenons à nos moutons (ou plutôt à notre montagne).
Avec pour compagnon Vincent, et pour défi de monter le Mont Fuji en tongs, nous voilà un lundi en début d'après-midi à partir de nos guest houses respectives, afin d'aller flâner dans quelques magasins pour acheter les dernières babioles manquantes nécessaires.
Le plan était simple : prendre un bus vers 19h30 à Shinjuku arrivant vers 22h00 au pied du Mont Fuji, pour une ascension de folie durant la nuit avec comme objectif d'arriver au sommet situé à 3 776 mètres d'altitude avant l'aurore, pour pouvoir jouir pleinement du lever du soleil.

Nous achetons donc l'équipement nécessaire (notamment deux lampes torches (ou flash light comme dirait une amie canadienne faite en cours de route)), engloutissons un Yoshinoya, et grimpons dans le bus.

Nous voilà enfin au pied du Fujisan. Nous nous équipons, déchirons des chaussettes pour enfiler nos tongs, enfilons nos manteaux, serrons nos sacs.
A peine le temps de faire amis-amies avec une américaine et une coréenne habitant toutes deux à San Francisco (au Japon pour une semaine de vacance) que nous voici partis, en compagnie de ces dernières, pour la montée.

Tout va bien, au début, les tongs ne posent pas de réels problèmes.
Je vous épargnerais les 7-8h de montées, assez répétitives, pour ne vous en donner que les rebondissements, les moments forts et les péripéties, ce qui fera sans doute de brusques changements, et peu de transitions, mais tant pis.

A un quart de montée environ, les contrôles apparaissent, et deux gus qui montent en tongs, ça se remarque. Entre les interventions des policiers plantés ici pour surveiller, et entre le fait que ça ne rigole plus, et qu'il faut véritablement escalader la montagne, marchant sur des roches escarpés et sauvages, Vincent et moi-même devons malheureusement abandonner notre tentative d'exploit en tongs, et chaussons des souliers corrects apportés au cas-où.

Nous perdrons nos amies au bout de 3-4h de montée, étant trop fatiguées pour poursuivre, et voulant se reposer pour une demi-heure ou plus dans l'un des refuges qui parsèment le parcours.
Car oui, il y a plusieurs refuges tout au long de l'ascension, avec des ravitaillements hors de prix, et des chambres pour se reposer.

Le soleil se lèvera à 4h30 du matin, et lorsque nous l'observerons, il nous restera encore quelques heures avant l'arrivé au top...
La fatigue va vite se faire sentir. L'oxygène se fera plus rare, l'air plus froid et plus mordant, les jambes plus molles. Monter, monter. Peu de pauses sont permises, car il suffit d'un arrêt de quelques minutes, et la chaleur de l'effort s'en va bien vite, laissant le froid des hauteurs prendre possession des moindres parcelles de notre corps.
A force de se rapprocher du sommet, nous voyons de plus en plus de japonais exténués, certains se reposant pour de longues durées, d'autres vomissant sur le bas-côté...
Persévérance, persévérance.

Nous finirons par vaincre le Mont Fuji, arrivant à son sommet, l'entrée étant marquée par deux statues de lions et un Torii en bois, dans les fentes duquels sont introduites de nombreuses pièces.

Le faîte. Exténués, épuisés. Quelques stalactictes.
Nous avalons quelques bonnes dizaines de minutes de repos, jetons un oeil sur l'immense cratère du Mont Fuji (qui est un volcan considéré comme actif, rappelons-le), et nous voilà repartis pour la descente.

L'enfer.
Pendant plusieurs heures, la descente n'est qu'un zigzag perpétuellement identique. Droite... Gauche... Droite... Gauche... De plus, elle est très inclinée, et nos mollets doivent donc fournir moults efforts. Pas de repos, donc.
Peu à peu, nous quittons le froid pour le chaud.

Nous finirons en fin de parcours par arriver dans une ambiance enfin différente, des arbres nous entourant de toutes part. Nous arriverons à la ville vers les 11h00 du matin, fourbus et courbus.



Pour l'after, nous sommes allés dans un onsen, histoire de se laver et de se détendre, avant de prendre le bus du retour pour la technologique et électronique Tokyo.


Je garderai de cette ascension comme souvenirs éphémères un nez et des mains brûlés par le soleil, ainsi que des muscles fatigués. Comme souvenirs durables une expérience physique parmi les plus durs que j'ai jamais eu à traverser, de très beaux paysages, un cratère immense et vertigineux, une descente zig-zag horrible et douloureuse, un sentiment d'exploit accompli - même sans tongs! -



4 commentaires:

sseh cirdec a dit…

Quel style sur la dernière photo du diaporama ! Une nouvelle vogue à essayer à tout prix !

maman a dit…

Bravo Flavien !
Je suis tres fière de toi, comme tu peux l'etre, pour cette aventure accomplie !
gros baisers

titi a dit…

Y a que toi pour faire ça, t'es vraiment dingue, je suis fière d'être ta soeur!!!!
Chtèm

Unknown a dit…

Une fois je suis allé au gymnase de Chambon-sur-Voueize, là-haut, tout là-haut sur la colline, et je confirme : le plus douloureux quand la pente est rude, ce n'est pas l'ascension, c'est bien la descente.