dimanche 9 août 2009

Le rideau se ferme




Voilà venu le temps des rires et des chants du bilan.
Ce sera le dernier article de ce blog, que je clos donc sur un article que je tenterai de faire résumé de mes pensées sur mon année ici.
Dans quelques heures, je monterai dans mon grand grand avion pour rejoindre mon lointain lointain pays.
Je tiens à préciser que tout ce qui va être dit ci-dessous est le fruit de mon expérience, des mes ressentis, parfois aussi de rapports d'autres amis vivant au Japon, et que je ne souhaite pas vous imposer une image du Japon en particulier, mais juste vous raconter mon expérience quand, la veille de mon départ, je quitte ce pays où j'ai vécu un an durant, dans le cadre de l'aventure d'Inseï.
Alors, le Japon.

Le Japon, qu'est-ce que c'est ?

C'est le Go. Le Go en tant qu'Inseï. Les Inseïs qui étudient, rigolent et jouent, font tomber des bols de pierres dans un bruit fracassant, c'est dix camarades se précipitant pour aider à ramasser ces dites pierres. C'est une rapidité impressionnante. Une vitesse de lecture surprenante ; parfois des erreurs.
C'est aussi la différence de niveau entre chaque classe. Mais principalement les classes A et B qui semblent bien au-dessus des autres.
Je pensais qu'ici, c'était sûr, j'étudierai le Go à fond. Mais c'est bien moi, je m'emporte très vite, me passionne rapidement et violemment, mais a parfois du mal à tenir sur le long terme. J'ai étudié le Go ça et là, pas mal de tsumegos, de nombreuses parties de pro' rejoués. Mais sur un an, je suis bien obligé d'avouer que je suis déçu de ce que j'ai accompli, et j'aurais pu faire bien bien plus.
Le Japon, c'est donc aussi et parfois une grande solitude, une envie de rentrer, et un manque d'amis proches auquel je suis habitué en Europe.
Mais comme le dit Kobayashi, cette année au Go m'aura donné un avant-goût du Go, du travail qu'il me reste à accomplir, et en continuant à y jouer en Europe, je peux encore faire de vrai progrès.
Je suis parti 2 kyu, je pense revenir 2 dan. Je pense aussi avoir appris à me concentrer quand j'en ai vraiment envie. Évidemment, la plupart du temps je continue à jouer la tête en l'air, en pensant à autre chose, mais on ne change pas tout son être, n'est-ce pas ?
Quelque chose qui me manquera vraiment ? Pas vraiment les parties en tant qu'Insei, je pense qu'elles auraient été plus intéressantes avec un niveau de classe C et un vrai challenge, mais plutôt les prof' Insei, très gentils et touchants, et qui commentaient avec joie chacune de nos parties.
J'adore me faire commenter une partie. J'ai l'impression qu'on m'explique la vie. Que tout est facile.

Mais le Japon, c'est aussi le Japon.
Beaucoup de détente, beaucoup de sorties, une année très tranquille (trop tranquille). Des livres, des films. C'est les rencontres avec des personnes intéressantes, et d’autres totalement émétiques. C'est la découverte du Japon et de la culture japonaise, quelque chose de bien différent de ce que nous avons en Europe.
Des femmes beaucoup plus féminines. Le pied d'égalité, ce n'est pas vraiment encore ça. Des hommes qui s'adonnent totalement à leur travail, et qui pour se détendre sortent entre collègues boirent des bières ou chanter dans un karaoké, oubliant à ce moment-là et ce moment-là seulement toutes les contraintes qu'ils ressentent dans leur vie de tous les jours.
Maintenant, quelque chose qui me gêne souvent, c'est cette impression que j'ai que les japonais sont vraiment dans un moule, un schéma que tout le monde suit, sans beaucoup d'alternatives. Les études, le boulot et sa place dans la hiérarchie au travail jouent tellement d'importance ici, et je pense que tout cela joue bien plus de place que la personne en tant que personne. Peut-être parfois fermés d'esprit ? Quoi que sur ce dernier point, ce problème soit récurrent un peu partout sur le monde donc bon...
L'impression d'être un total étranger, même après un an ici. Des récits de gens qui vivent ici depuis des dizaines d'années et qui ne se sentent toujours pas comme partie intégrante du paysage.
Cette façon dont les gens vous regardent parfois dans le métro, cette façon de vous parler comme si vous étiez un demeuré, cette façon d'être tant superficiel parfois.

Mais le Japon, c'est aussi quantité de respect. Un respect de tout, et des gens en général. Une gentillesse de tous les jours, un service plus qu'impeccable dans n'importe quel magasin ! Avec évidemment une ou deux exceptions, mais quand je dis une ou deux, c'est réellement une ou deux en un an de vie ici.
C'est aussi un pays loufoque, avec tant de choses étranges et farfelues.
Quoi d'autre ? L'empire de la consommation !! Les gens achètent sans arrêt, et du gadget le plus inutile au petit accessoire de décoration qui va complètement révolutionner votre look !
Car le look a une place prépondérante ici. Lorsque que ce n'est pas des salary man (et "salary man" est un mot japonais qui décrit bien un type de travail) et autres hommes en costumes chemise repassé et cravate pendue qui vous entourent, ce sont parfois des carnavals de couleurs, des habits tous plus différents les uns que les autres.

Le Japon, c'est plein et plein de choses, kyrielle et kyrielle de sensations, moult et moult découvertes, que je ne saurais toute vous décrire ici car quoi que je dise, je ne ferais que vous en donner qu'un léger avant-goût, mais vous ne pourrez en capter toute la saveur qu'en en faisant l'expérience vous-même.

Je vais donc m'arrêter là, remercier tous ceux qui sont venus ici et plus particulièrement ceux qui laissaient un commentaire, et encore plus particulièrement ceux qui laissaient régulièrement un commentaire.
Je clos donc ce blog qui m'aura forcé à communiquer (ma famille sachant à quel point je ne suis pas du genre bavard pour ce genre de cas...) et qui aura été un outil sympathique pour délivrer impressions et photos.

Sayonara !




jeudi 6 août 2009

Hiroshima

Comme un voyage d'adieu, Hiroshima est une ville qui m'a toujours tenté, et de laquelle j'ai toujours entendu le plus grand bien. Je m'y suis donc rendu, en bus de nuit.

Avec une grosse couverture en guise de coussin, je pus m'adosser contre la vitre pour m'endormir, ma tête ayant support (je ne serais malheureusement pas aussi chanceux au retour, me situant sur un siège en plein milieu du bus, sans soutien aucun).
Mais passons à la partie intéressante du voyage, Hiroshima.

Un bilan donc très positif. Il y a au centre de la ville le Parc de la Paix, qui compte plus d'une soixantaine de sculptures chacune dédiée à la paix pour quelque chose de précis (les enfants, la mort des enfants, les étudiants, les morts de la Bombe A., etc.).
Il y a aussi au sud de ce parc le Musée de la ville, dédié à la bombe atomique, véritable antre d'horreurs et abominations en tout genre (ce qui m'a le plus choqué fut de la peau et des ongles préservés d'un enfant brûlé à cause de la bombe...).
On y apprend toutefois de nombreuses choses. Le pourquoi et comment de l'action, les pours et les contres, surtout les contres d'ailleurs.
Pour la ville censé subir l'attaque, quatre villes japonaises répondaient aux très nombreux critères de sélections (tous fait pour faire un maximum de dégâts), et Hiroshima fut sélectionné car n'ayant pas de camps de prisonniers pour alliés. Quant à la raison principale de l'envoi de la B.A., c'est que les Américains voulaient éviter à tout prix que les russes (qui venaient de conquérir la Mandchourie) envahissent le Japon prenant ainsi trop de pouvoir. Il fallait donc que les Japonais se rendent au plus vite.

En tout cas, à souligner l'effort de la ville d'Hiroshima, l'entrée au Musée ne comptant que 50 Yens (moins de 0,40 euros...) et il y a en plus des réductions pour les enfants et les personnes âgés !

Au milieu d'Hiroshima même, il y a une route commerçante qui ressemble drôlement à la route commerçante de Kyoto, et sur l'île dont je vais vous parler maintenant, il y avait kyrielles de daims comme Nara.

Cette île, qu'est-ce ? Miyajima, une île toute proche d'Hiroshima (environ 45 min.), très belle et agréable, qui accueille ce fameux Torii flottant sur l'eau que vous connaissez sans doute déjà tous :






Que dire, que dire... Je pense maintenant laisser les photos parler pour elles-mêmes, n'étant pas enclin à tergiverser bien plus.






ou en plus grand ICI