mercredi 11 février 2009

Anecdotes, facéties & autres péripéties, 4e partie

Quelle rapidité chez la voirie japonaise ! Un jour que j'allais à la Nihon Kiin, je vis plusieurs hommes et machines qui s'affairaient à réparer la route devant le bâtiment. Il n'y avait que gravier. A ma sortie, le bitume était coulé et séché.

Je suis allé au coiffeur, dans mon quartier tranquille de Yukigaya, et ce fut une expérience très agréable ! Car, non content de me couper les cheveux, j'eus le droit à un massage, épaule et dos, et au rasage de ma barbe.
En sortant de ce même coiffeur, je vis un spectacle assez surprenant. Un vieil homme, cheveux blanc, traits tirés, dos voûté, était entouré de trois jeunes hommes, bien bâtis, vêtu d'un costard, les cheveux gominés. Il parlait à chacun d'entre eux individuellement, et par trois fois le jeune qui s'était vu donné un ordre acquiesçait d'un air solennelle, et partait en courant dans je ne sais quelle direction. Ma première rencontre avec des Yakuzas, sans doute.

Dans la famille japonaise, la femme tient la laisse ! Notre professeur de Japonais nous a raconté que dans un couple, c'est la femme qui s'occupe du budget, même si seul l'homme rapporte le pécule. Il nous a raconté que lui devait donné 1000 yen par jour à sa femme, et qu'il économisait dans une petite tirelire pour pouvoir aller boire du sake (alcool de riz) avec ses amis une fois par mois.

La Tektonik, et les bonhommes casquette vissé sur la tête cherchant de perpétuelles bagarres n'ont pas encore pris pied sur l'Île du Poisson-Chat ; une joie de chaque instant.

Le 3 mars, date de mon anniversaire, est aussi la fête des Poupées et des filles au Japon.

Tobi, un de mes coloc, allemand, travaille dans une entreprise japonaise. Il a été témoin d'un spectacle nous en disant un peu plus sur la mentalité japonaise :
son patron est venu dans la salle où il travaillait, et à parlé longuement avec un de ses collègues, sur un ton très posé, sans qu'aucune émotion ne paraissent sur son visage. Quand il partit, Tobi - qui ne parle pas japonais - a demandé ce qu'il s'était dit. Et apparement, on lui aurait répondu que la patron était très énervé, et que son collègue venait de recevoir une réprimende très sévère.

Ô Chine, berceau du Go. Quand ici, contrairement à ce qu'on peut s'imaginer, certaines personnes ignorent ce qu'est le Go, le Weichi (nom chinois du Go) à toujours une forte emprise sur l'Empire du Milieu. Roki, un camarade de ma classe de Japonais, connaissait les noms de Gu Li, Lee Chang Ho, et Lee Se Dol par exemple. Evidemment, ce sont de gros pontes du milieu, mais sans jouer au Go, savoir de tels noms n'est pas chose si évidente. Il m'a dit que dans les news chinoises, des informations sur le monde du Go étaient transmises.

8 400 000 yen pour un goban. Soit environ 730 561 euros. Voilà le prix d'un goban que j'ai vu dans l'exposition de Fujisawa Shuko, dont je vous avais livré quelques photos.

Les vendeurs sont nombreux, et toujours prêt à vous parler, tentant de vous faire consummer. Une attitude qui m'exaspère, et qui me fait fuir. Attitude qui est malheureusement la loi dans les magasins de Tokyo.
Exemple, me baladant tranquillement dans Shibuya, je vis un étalage devant un grand magasin vendant colliers et autre babioles. Je n'avais aucune intention d'acheter, mais le stand m'intrigua, les objets présentés étaient assez singuliers. J'observe quelques secondes : un couple seulement, pas de vendeur à l'horizon. Parfait. J'y vais.
Mais voilà, à peine ai-je le temps de promener mes yeux quelques instants, que la femme du couple part. L'homme reste. Le temps que je comprenne, il était trop tard. L'homme bondit sur moi et m'agresse de son plus beau sourire. Je m'enfuis donc.
Le comportement le plus culotté auquel j'ai eu droit fut aussi à Shibuya. Marchant tranquillement, j'apercois dans un magasin au fond une écharpe assez étrange qui me fit stopper tout au plus deux secondes. Et paf, voilà qu'un grand noir costaud me pousse littéralement dans le magasin en m'expliquant dans un anglais qu'on est tellement les meilleurs potes du monde, et que son magasin est génial, etc etc. Me voilà donc forcé à entrer dans un magasin hip-hop avec du rap à fond dans les sonos, entouré de trois de ses compères. Je fuis.

Parfois, j'ai vraiment l'impression que les japonais ne font aucun effort pour comprendre. Je veux bien que je ne maitrise pas leur langue à la perfection, et que parfois des mots manquent à ma phrase, mais il n'est pas si difficile de faire un minimum de réflexion pour comprendre où je veux en venir. Typiquement, quand je dis à un officier de gare (qui réside dans une petite case, et dont le job est de donner leur chemin au manant) le nom d'une station, parfois ils ne comprennent pas où je veux en venir. Dans un Starbucks, demandant un Frapuccino Vanilla, je me retrouva avec un Cappucino Vanti...

Dans un bar, j'aperçus un match de foot, Japon-Suède (5-1 pour le Japon soit dit en passant). Le fait marquant est qu'à la fin, lorsque le capitaine saisit la coupe pour poser, deux énormes cannettes de bière en carton (les sponsors) vinrent se planter autour du joueur, pour les photos.
Une idée intéressante à noter : à la fin, il y a comme chez nous les traditionnelles interviews de joueurs par un journaliste en quête de réponse banale, sauf qu'ici, l'interview est relié directement sur les imposants haut-parleurs du stade, et ainsi tout le stade entend ce qu'il se dit.

On sait que les japonais sont très respectueux, et peuvent saluer un supérieur pendant des heures. Mais je supposais des limites à cette pratique. On dirait que j'eus tort, car je vis à la gare de Shinjuku une fille au téléphone - je répéte bien, au téléphone, personne autour d'elle - qui parlait en opiniant du chef, se courbant très bas, à chacun de ses hai (oui).

Dans les trains, silence totale. Vraiment, pas une goutte de bruit.


20 commentaires:

Roberto a dit…

J'ai aussi ete surpris par le nombre de personnes engagees dans les travaux publics il y a 4 ans: pour nettoyer un trottoir ou pour changer une ampoule dans la rue ils emploient une equipe de 8-12 personnes par exemple! On m'a dit que c'est leur facond d'affronter la crise: moins de salaire mais travail pour plusieurs.

J'aurais une question a propos du maneki neko, le chat porte-bonnheur: est-il si populaire et present dans tous les coins?
Naturellement tu devras faire attention a la reponse, car en cas affirmatif suivra une requete de faveur personnelle d'achat et expedition pour ma copine ;-)

Unknown a dit…

Excellent article, merci beaucoup! J'ai très beaucoup apprécié le commentaire sur la fille au téléphone ;-)

Petite note: les interviews directement reliés aux haut-parleurs du stade se font parfois ici également, notamment en tennis ou en hockey. (Oui, petit scoop compromettant me concernant: je ne suis vraiment pas friand de foot^^)

Continue de profiter à fond de ton voyage!

Unknown a dit…

on dit CHEEEEEEEEEEEEEEEEEZ LE COIFFEUR!!!!!!


Je t'en foutrais du "au coiffeur..."

Armel-David a dit…

This is good!

Flavien A. a dit…

Alors pour le chat, je n'en ai pas vraiment entendu parler comme d'un chat porte bonheur, mais comme d'un chat "qui invite" (d'ailleurs, si on traduit littéralement son nom, c'est "Le chat qui invite") et il est surtout présent devant les commerces, pour inviter le passant à entrer dans le magasin. Quelque chose comme ça.
Mais oui, on le voit tout de même à plusieurs endroit.

Sinon, Greg, on va CHEZ quelqu'un, or le coiffeur n'habite pas dans son salon de coiffure, donc on va AU coiffeur :-D Nan ? :/

Anonyme a dit…

Flavien par pitiéééééééé ...
chez le coiffeur- merci greg!- devait donner et non donné -qd 2 verbes se suivent le 2eme est a l'infinitif- silence total et non totale-UN silence- ca gache un peu ton élégance de style magnifique...en remarquant que tu as de l'avance sur les fautes d'orthographes générales a ta génération... ce n'est pas une excuse...
a part ca BRAVO pour ton article passionnant !!!

Unknown a dit…

En gros, ce que Tania te suggère, c'est de lui envoyer tes articles avant qu'elle les corrige pour que tu les publie ;-)

Mais non, Flavien, tes fautes font de ton article quelque chose d'original, dont on est sûr que t'as pas pompé sur wikipédia :-)

Et ce sont parfois les fautes ouu la flemme qui ont fait que certains mots français ont changé d'orthographe. Il nous faudrait plus de personnes comme toi ;-)

Unknown a dit…

Complètement de droite, cet article.

Anonyme a dit…

Me revoilà après quasiment 2 semaines d'absence et je constate que rien n'a changé...

Le Japon reste ce qu'il est, Flavien continue à faire des fautes et SEB A PERDU CONTRE MORRISON A SOLEURE !!! Un seul mot peut qualifier cette contre performance; LA HONTE !!!

Tandis que Ben continue son bonhomme de chemin. Il se bat constamment pour devenir plus fort, s'acharnant à oublier ces défaites amertumes du passé. Je te félicite pour cette pérsévérance (3 victoires à Soleure, ça change du passé). Il faudra que j'en fasse de même et que je reprenne cette foutue malédiction.

Pour finir, merci à Flavien pour l'article

Unknown a dit…

Hello Flavien.

Je confirme pour "chez le coiffeur", mais sur le moment je te soupçonnais d'avoir fait exprès.

Dans les trains pas un bruit: oui, mais il faut dire qu'il y a des panneaux partout indiqués "merci de mettre vos mobiles en mode silencieux et de vous abstenir de téléphoner dans les wagons." Du coup, il y a plein de gens qui sont concentrés sur leur téléphone à envoyer des sms, d'autres parcourant des mangas. Cela aide au silence.

Un autre truc marrant que j'ai constaté dans les trains, c'est que le contrôleur (qui n'en est pas vraiment un, puisqu'il ne contrôle pas les billets) fait une courbette quand il pénètre dans un nouveau wagon ainsi qu'au moment de le quitter (même si personne ne le regarde). D'ailleurs les personnes qui vendent des snacks le font également.

J'ai toujours cru que les chats agitaient la patte pour chasser les démons (en plus de souhaiter la bienvenue) ?

A+

Jean-Luc

Armel-David a dit…

Chouette, Cédric est revenu on peut polémiquer:

Sébastien-Roberto: 10-2
Cédric-Roberto: 0-3

Anonyme a dit…

Dis donc Cédric, j'aurais bien voulu t'y voir contre Roberto! Il était très en forme, et j'avoues que j'ai fait une grosse erreur à un moment qui m'a coûté la partie.

Au fait, tu continues toujours ton entrainement pour devenir Dan (parties de pros, tsumegos, etc...)? Il serait temps que tu franchisses la barre fatidique du 1er kyu! :-)

Séb

Armel-David a dit…

Absolument Jean-Luc, le contrôleur qui s'incline est vraiment impressionnant. Il n'y a pas longtemps j'ai surpris un contrôleur Suisse demander très sèchement à une ado les billets et j'avais été choqué. Ce qui ne veut pas dire que les contrôleurs ne sont pas professionnels ni sympathiques, bien au contraire ils le sont de manière générale. Pareil pour le service, la France produit les meilleurs restaurateurs et personnel du monde et le service est globalement excellent, mais on tombe invariablement sur un pourcentage de garçons de café stressés, désagréables et ronchonnant. Au Japon rien de tout ça, le service est égal partout et à un haut niveau. J'attribue cette différence non seulement au fait de la capacité à cacher ses émotions ("Poker face") mais aussi et surtout à un sens du service: "Sabisu".

Anonyme a dit…

Je ne reviens pas sur mes statistiques plus que décevantes. Pour info, je n'ai plus touché à une pierre de go depuis ma session d'examens en Janvier (donc depuis plus d'un mois). Et je ne sais pas quand j'aurais l'envie de reprendre le Go, sachant que je ne participerai pas aux championnats suisses et que ma pétition n'a pas été concluante.

Armel-David a dit…

Tu aurais du nous présenté ta pétition quand nous mangions la fondue,
car la pétition vient en mangeant et l'Hess croquant rit au fondue valais sans patate.

Anonyme a dit…

Cédric, tu me décois. Comme d'hab, c'est toujours que du blabla: "je suis plus un minable kyu", "je vais tous vous mettre la misère", "je vais m'entrainer très dur, faire des parties de pros tous les jours", etc... Mais quand il s'agit de mettre tout ça en pratique, il n'y a plus personne.

Au moins, Flavien, c'est du concret! Il travaille vraiment dur et fais de son mieux pour passer en classe supérieure, même si c'est pas facile. Allez, courage à ceux qui bossent, et tant pis pour les autres. Ils resteront derrière...

Séb

Armel-David a dit…

Mouai, j'ai l'impression que Cédric il ne bosse jamais et il est toujours super doué et réussit toujours tout ce qu'il fait. Alors au go il est surpris de constater qu'il faut vraiment travailler dur, que cela n'a pas de fin, pour un résultat incertain, et ca le décourage. Moi je dis que c'est un jeu pas loin de l'infini et même s'il était compris dans son intégralité (veut dire savoir qui gagne avec tel komi), il suffirait de l'agrandir ou d'ajouter une dimension comme dans la nouvelle de Jean-Luc.

Alors l'infini résiste au génie de Cédric. Je dis c'est normal, il n'y a que Chuck Norris qui a compté jusqu'à l'infini, 2 fois.

Anonyme a dit…

Ouais... Comme d'hab, Armel est trop gentil.

C'est vrai que Cédric à du génie. Il en faut pour arriver à se mettre en atari bêtement ou perdre une partie gagnée dans le petit yose. Ca je dois le reconnaitre. :-)

Par contre, pour persévérer et me mettre la misère, là son génie semble inefficace. :-)

Séb

Anonyme a dit…

Ma vengeance sera terrible !!!

Unknown a dit…

On veut du gros résultat de week-end qui tache, là!!