Quelle rapidité chez la voirie japonaise ! Un jour que j'allais à la Nihon Kiin, je vis plusieurs hommes et machines qui s'affairaient à réparer la route devant le bâtiment. Il n'y avait que gravier. A ma sortie, le bitume était coulé et séché.
Je suis allé au coiffeur, dans mon quartier tranquille de Yukigaya, et ce fut une expérience très agréable ! Car, non content de me couper les cheveux, j'eus le droit à un massage, épaule et dos, et au rasage de ma barbe.
En sortant de ce même coiffeur, je vis un spectacle assez surprenant. Un vieil homme, cheveux blanc, traits tirés, dos voûté, était entouré de trois jeunes hommes, bien bâtis, vêtu d'un costard, les cheveux gominés. Il parlait à chacun d'entre eux individuellement, et par trois fois le jeune qui s'était vu donné un ordre acquiesçait d'un air solennelle, et partait en courant dans je ne sais quelle direction. Ma première rencontre avec des Yakuzas, sans doute.
Dans la famille japonaise, la femme tient la laisse ! Notre professeur de Japonais nous a raconté que dans un couple, c'est la femme qui s'occupe du budget, même si seul l'homme rapporte le pécule. Il nous a raconté que lui devait donné 1000 yen par jour à sa femme, et qu'il économisait dans une petite tirelire pour pouvoir aller boire du sake (alcool de riz) avec ses amis une fois par mois.
La Tektonik, et les bonhommes casquette vissé sur la tête cherchant de perpétuelles bagarres n'ont pas encore pris pied sur l'Île du Poisson-Chat ; une joie de chaque instant.
Le 3 mars, date de mon anniversaire, est aussi la fête des Poupées et des filles au Japon.
Tobi, un de mes coloc, allemand, travaille dans une entreprise japonaise. Il a été témoin d'un spectacle nous en disant un peu plus sur la mentalité japonaise :
son patron est venu dans la salle où il travaillait, et à parlé longuement avec un de ses collègues, sur un ton très posé, sans qu'aucune émotion ne paraissent sur son visage. Quand il partit, Tobi - qui ne parle pas japonais - a demandé ce qu'il s'était dit. Et apparement, on lui aurait répondu que la patron était très énervé, et que son collègue venait de recevoir une réprimende très sévère.
Ô Chine, berceau du Go. Quand ici, contrairement à ce qu'on peut s'imaginer, certaines personnes ignorent ce qu'est le Go, le Weichi (nom chinois du Go) à toujours une forte emprise sur l'Empire du Milieu. Roki, un camarade de ma classe de Japonais, connaissait les noms de Gu Li, Lee Chang Ho, et Lee Se Dol par exemple. Evidemment, ce sont de gros pontes du milieu, mais sans jouer au Go, savoir de tels noms n'est pas chose si évidente. Il m'a dit que dans les news chinoises, des informations sur le monde du Go étaient transmises.
8 400 000 yen pour un goban. Soit environ 730 561 euros. Voilà le prix d'un goban que j'ai vu dans l'exposition de Fujisawa Shuko, dont je vous avais livré quelques photos.
Les vendeurs sont nombreux, et toujours prêt à vous parler, tentant de vous faire consummer. Une attitude qui m'exaspère, et qui me fait fuir. Attitude qui est malheureusement la loi dans les magasins de Tokyo.
Exemple, me baladant tranquillement dans Shibuya, je vis un étalage devant un grand magasin vendant colliers et autre babioles. Je n'avais aucune intention d'acheter, mais le stand m'intrigua, les objets présentés étaient assez singuliers. J'observe quelques secondes : un couple seulement, pas de vendeur à l'horizon. Parfait. J'y vais.
Mais voilà, à peine ai-je le temps de promener mes yeux quelques instants, que la femme du couple part. L'homme reste. Le temps que je comprenne, il était trop tard. L'homme bondit sur moi et m'agresse de son plus beau sourire. Je m'enfuis donc.
Le comportement le plus culotté auquel j'ai eu droit fut aussi à Shibuya. Marchant tranquillement, j'apercois dans un magasin au fond une écharpe assez étrange qui me fit stopper tout au plus deux secondes. Et paf, voilà qu'un grand noir costaud me pousse littéralement dans le magasin en m'expliquant dans un anglais qu'on est tellement les meilleurs potes du monde, et que son magasin est génial, etc etc. Me voilà donc forcé à entrer dans un magasin hip-hop avec du rap à fond dans les sonos, entouré de trois de ses compères. Je fuis.
Parfois, j'ai vraiment l'impression que les japonais ne font aucun effort pour comprendre. Je veux bien que je ne maitrise pas leur langue à la perfection, et que parfois des mots manquent à ma phrase, mais il n'est pas si difficile de faire un minimum de réflexion pour comprendre où je veux en venir. Typiquement, quand je dis à un officier de gare (qui réside dans une petite case, et dont le job est de donner leur chemin au manant) le nom d'une station, parfois ils ne comprennent pas où je veux en venir. Dans un Starbucks, demandant un Frapuccino Vanilla, je me retrouva avec un Cappucino Vanti...
Dans un bar, j'aperçus un match de foot, Japon-Suède (5-1 pour le Japon soit dit en passant). Le fait marquant est qu'à la fin, lorsque le capitaine saisit la coupe pour poser, deux énormes cannettes de bière en carton (les sponsors) vinrent se planter autour du joueur, pour les photos.
Une idée intéressante à noter : à la fin, il y a comme chez nous les traditionnelles interviews de joueurs par un journaliste en quête de réponse banale, sauf qu'ici, l'interview est relié directement sur les imposants haut-parleurs du stade, et ainsi tout le stade entend ce qu'il se dit.
On sait que les japonais sont très respectueux, et peuvent saluer un supérieur pendant des heures. Mais je supposais des limites à cette pratique. On dirait que j'eus tort, car je vis à la gare de Shinjuku une fille au téléphone - je répéte bien, au téléphone, personne autour d'elle - qui parlait en opiniant du chef, se courbant très bas, à chacun de ses
hai (oui).
Dans les trains, silence totale. Vraiment, pas une goutte de bruit.